(9) 18.03.2009; 18.03h;

L’univers est mon corps

Prêtresse

La coulée du sang dans mon corps vaut le bleu du ciel. Et pourtant il n’y a pas de distinction entre. Je suis si bleue comme le ciel et si rouge comme le couché du soleil. Le ciel me demande pardon. Il en demande beaucoup. Beaucoup de vies. Sur l’autel je distingue la vie. Je reçois la souffrance de l’homme et la beauté de Dieu. Son invisibilité n’est que son cachette intime d’envie. D’envie de vie, d’envie de corps, de passion et de mutualité. Je te demande pardon, tu n’es qu’un seul à travers les autres. Mon obéissance vaut liberté. Le ciel est libre. La terre déterminée. L’homme-amant, où es-tu ? Ne me laisse pas seule ! Libère-toi ! Viens à table. Tu provoques le déhanchement. Ta souffrance est perplexe ! Viens me poser tes questions ! Ô, si douce est ta peau, comme une pêche dans mon jardin. Je sens le parfum du nectar. J’apaise ta douleur. Mes mains glissent sur ton corps. Pieds, jambes, hanches. Ta nudité vaut de l’or à mes yeux. Trop belle pour être sacrifiée. Ton poil dans ma bouche est la mélisse dans les champs. L’herbe te salue. Tu fais bien l’animal. Provocateur du sensible ! J’arrache le fil entre Dieu et moi. Je me mets à poil, je suis à toi. Entreprends-moi. Lance tes cris. Laisse couler ton sang. Je suis ta partenaire de crucifixion. Ne me demande pas trop de spiritualité, je n’en ai pas. Je te demande de suer. Je lèche la sueur qui couvre ton corps. Ces différentes couches de sel comme la mer qui s’évade vers la terre. Ta poitrine, tes seins, tes tétons, les accords de ton corps qui ne demandent qu’à être travaillés. Réveille-toi, abandonne toute angoisse, devient mon tigre. Ma tige ! Ô, je ressens ta chaleur qui ne refroidit que dans le sommeil, après avoir brisé mon corps en séquelles. Petits bouts rejoignant leur planète. Regarde-moi, je m’en vais dans ton regard, vers le centre du bleu, je disparais. Tu es libre.

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