(8) 17.03.2009; 22.48h;

Béatitude

Prêtresse

Toi et moi, un. Si je perds mon temps à attendre le temps avec lassitude, l’action de mourir prend ma pensée. Tout me fait mal. De penser à toi, que tu es uniquement là pour me transporter ! Transporter mon corps ! Vers où ? Ailleurs. Là où il n’y a pas de sexe. Là où il n’y a rien. Là où tout repose. Je ne peux pas m’imager ce désastre. Sans toi ! Être ailleurs. Sans me toucher. Si ta main me touche, je ressens ce frisson, le hoquet, le blob, qui me met dans l’état de te servir. Ce premier saut dans l’air. Ton intrigue ! Elle me met dans un début de transe. Ma volonté s’estompe, je deviens volatile. Je me déshabille. J’enlève la dernière trace d’habit. Tu me parles. Mets-toi sur moi ! Tu es assis sur le canapé, avec ton instrument haut en l’air, dans l’attente. Tu es en érection. Tu ne dis rien. Tu me laisses regarder la situation. Je regarde. Tu n’es pas présent. Ton érection se courbe vers moi, va vers moi. Je suis nue. Nous sommes tous les deux nus. Assis l’un face à l’autre. Tu regardes mon sexe. Je regarde le tien. Le regard nous tient debout, empêche nos corps de tomber dans la main de l’autre. Nous traçons le corps avec nos pensées. Parties après parties. De haut en bas, une symphonie de pensées sexuelles. Une vraie drogue, afin d’aller plus loin et encore plus loin. Nous sommes déjà si loin, pas besoin, pas envie d’un retour. Toute abstention nous fait nous rapprocher encore plus. Jusqu’au point où nous sommes unis. Pas besoin de lâcher les pensées, c’est la tombée sûre dans les mains de l’autre, avec une fanatique envie de rattraper cette vitesse avec nos corps. Tu me tires vers toi, je me courbe en arrière et te présente ma vulve, enfile-la ! Tu te glisses dedans. Nous tombons l’un sur l’autre, dans une sauvagerie de mouvements sans pardon et sans retenue. Guidés par nos pensées, nous sommes déjà dans la maison, nos corps n’accusent pas réception et demandent satisfaction.

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