(37) 05.05.2009;

22.13h;

Le monde tourne

Tu lèches un aspégic. Ta langue fait un travail d’absorption. Tu lèches. Ta langue est épaisse. Je vais jouir éternellement, tu m’as dit. Sans un arrêt principal. Éternellement jouir dans ma trame de plaisir, sans pause, ni repos, après des siècles de silence entre nos corps. Tu as de l’appétit, tu as dit. Prends-moi. Je suis ta lumière. Je me suis fardée dans la salle de bain. Les yeux noirs, la bouche rouge, les joues pâles. J’ai enfilé un t-shirt noir. Je suis assise dans la cuisine. Je me parfume. Tu passes devant. Tu repasses. Tu entres dans la cuisine. Je suis muette. Je regarde sur la table. Tu restes debout. Je ne bouge pas. J’ouvre ma bouche. Tu dis, tu vas jouir éternellement. Je garde ma position. Entre toi et moi, il y a le parfum. J’ai de l’appétit, tu dis. Tu me regardes. Je te regarde. Je suis fardée. Casse-le ! Tu lèches mon fard comme tu as léché l’aspégic. Tu vas jouir éternellement. Je vais jouir éternellement. Je bouge à peine. J’ai de l’appétit, tu dis. Je touche avec mon petit doigt ton poignet. Ta peau se repose comme la mer calme. J’appuie sur le petit doigt. Tu m’avises. Je réponds d’un froid regard. J’ai froid dans cette petite cuisine. Je suis debout. Je me mets contre ton corps. Je sens ton corps posé sur une vague. Ma chaleur prend place dans ton corps. Je touche ton t-shirt. Ta peau est brune. Répète-moi ce secret. Je vais jouir éternellement dans la trame de ton plaisir. Je respire. Mon corps est chaud. Ta peau devient douce, elle est molle. Mes pieds nus sont posés sur le carrelage. Tu m’absorbes. Je garde le contact avec mes pieds. A peine il y a de la place dans cette cuisine. Tu m’as placée. J’enlève ton t-shirt. Le mien tombe par terre. Nous sommes en slips. Tu as léché mon fard. Remets-toi du fard ! Farde-toi. J’ai de l’appétit. Je sors mon make-up. Je remets de la crème blanche sur le visage. Je rajoute du rouge aux joues, ainsi que sur les lèvres. Je tremble. Je tourne mon visage vers toi. Tu es belle. J’ai de l’appétit. Tu lèches le make-up à nouveau. Je suis placée dans l’angle de ton corps. Ma chaleur t’oxygène. Je me détache de mon corps. Je suis dans tes mains. Tu vas jouir éternellement. Tu poses ta main sur moi. Je ruisselle entre tes doigts. Tu me masturbes, me regarde dans mes yeux aveugles. Tu as pris ma lumière. Respire ! Tu ne vas pas tenir le coup ! Je commence à respirer. Tu es près de moi. Tu joues avec le sable. Il n’y a aucun horizon ! Que du bleu. Je respire.

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