(36) 01.05.2009;

19.35h;

Mise à mort

Princesse

Avec ton doigt, vertèbre, crâne, adieu

Par-dessus les yeux, où les flammes me regardent –

Ainsi , pauvre dans leur raisonnement, fade et atroce, anomale

Mérite, de ce que tu peux me dire, punition anomale, agitation pudique,

 Trou profond, je te creuse – à mon avis, perdu de tout sens acceptable

Ta vie me passe par les doigts, je la déteste dans son sens de dégradation,

D’affection négligée, profonde, masquée, mise à mort pour moi – la reine de l’enfer –

Je te vois de loin – avec ta ridicule chemise blanche ; ils ont harcelé ton corps, l’ont aplati,

Tu es en dommage, de loin, de loin, je t’aperçois – reste où tu es, je ne veux pas te voir – en dehors de mes sens – de mon calcul, de ma poésie mise à mort.

Ta chemise dans le vent, ta bouche cachée au ciel, tu n’as pas de parole,

Tu es mis à mort – découvert de tes péchés, de ton ingratitude, de ta fierté d’être,

sans angoisse, découvert de ta force, ton corps a perdu sa balance ; ils t’ont balancé au ciel – mais tu es retombé sur terre, sur moi

Alors petit dragon – chat de l’éternité, je compte tes pas, tu es encore loin de ta reine de l’enfer, elle t’attend, demain, aujourd’hui même, ne reste pas dans ta chemise blanche – elle ne te va pas – je te l’enlève – voilà

Tu vois, là, elle vole, loin de toi, ta belle robe, par laquelle tu m’as enfanté,

Diable, ta partie est blanche, la mienne noire, ensemble ça fait une belle maison d’illusion, une image du ciel bleu d’où la pluie tombe noire, volcanique et chaude de notre feu de conciliation, de fraternité et de notre liberté, dans la nuit des nuits, des siècles – dans le soleil de notre cœur à naître ; il n’est pas là, le cœur, il se fait disparaître dans la cour, reblanchir par le vent, parmi lequel tu te glisses dans mes pensées célestes – toi ouragan, dragon, à la queue mimétique, métamorphose de toi-même, métamorphose-toi devant moi – je suis encore loin de toi…

D’où viens-tu ? Joueur de farce ! Dans ton égoïsme tu accèdes à moi, dans ta caresse je suis, moi, ta caresse, ton signe de vie m’appartient, me soulève vers toi, te parler,

t’ordonner la vie, te libérer de ta force céleste, te rendre à la vie pour que tu tombes en poussière frontale, cardinale, avec tes fautes et tes douleurs, qui sont ma nourriture, toi, moi, ton ange des dangers, ton sacrement, tes pensées verdicts ;

tu es là, dans mon crâne, avec ta demande de mourir, de joie, de haine, de désaffection vis-à-vis de toi-même, alors aime-toi – tu es bon à aimer ;

affecte-moi, aime-moi, à mourir, sans pitié de nous, sans peur de la faiblesse d’échouer, de s’arrêter,

le vent nous ménage

le soleil nous refroidit le cœur

nous sommes morts dans notre camp de jolitude et de béatitude,

d’isolation, d’enterrement de nos sentiments,

je m’enterre sous les feuilles dorées de l’automne

et me réveille sur les feuilles vertes du printemps

je sens ta bouche le nectar des gouttes déjà disparues tôt le matin,

tu essayes en vain de me raconter tes histoires, tes soufflements, je ne les entends pas, car quelques-unes de tes récentes racines sont lourdes, sans pointe, ni usure, ni déchirure, solide comme un roc, tu es une aventure, tu es le monde que je cherche à mettre à mort – car tu me déranges – ma vie funèbre, ma volonté religieuse sont trop néfastes, mais toi mon ami, tu es un roc, solide, un pilier, une flèche, un bloc dans mon cœur – qui brise à l’instant où tu me regardes si intense.

Arrête de me regarder.

Print Friendly, PDF & Email