(19) 05.04.2009;

18.53h;

Ondulation

Princesse

Toi qui m’as prise !
As-tu vu avant, qui je suis ?
Non ! Certainement pas ?
As-tu su lire l’avenir ?
Non !– certainement pas ?
As-tu voulu obéir ?
À l’instance qui est la mienne ?
Certainement pas ?

Quand tu m’as vue moi !
Quand tu m’as prise, moi !
Quand tu m’as eue, moi !
Où était ma sentence nommée désir ?
Pourquoi tu n’as pas laissé tomber cette affaire,
Moi, qui juge seule avec un dernier mot les morts !

Tu es donc vivant !
Raconte-moi un peu ton affaire !
Est-ce du chantage des mots, la tentation de l’univers, la captation des corps,
Ou la piraterie des émotions ?
Toi, je te reconnais, devils frère, à ton rythme des mots.
Quand tu les craches si bien, j’ondule sur ses saveurs.

Je suis perdue.
Quand tu as su me rendre
Si délicatement en enfer,
Je n’attendais pas ça.
Mais seulement moi, dans mes désirs inassouvis.
Dans ma gêne de m’être trompée dans la vie,
Et de déguster au jour le jour ma haine contre la vie,
Où je ne veux pas être, moi, vieille démone de l’éternité.

Mais Dieu même m’as dit : «vas-y !»
Ca vaut la peine ! Oh oui !
Mais je ne l’approuve pas,
Et je ne l’adopte même pas.
Car ma sensation n’est faite que du désir.
Qui n’est pas équivalent aux banals plaisirs.
La beauté du jour n’est que
Les larmes et la souffrance des autres.
Il n’y pas de temps, ni pour l’assouvissement,
Ni pour les méandres.

Vas-y, chevalier de l’amertume !
Ton épée est lourde, je l’échange contre la mienne.
Raconte-moi encore un peu ta belle histoire !

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