(15) 26.03.2009;
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Je te salue Prince
Je ne sais pas si je peux t’être utile ici. La journée et la chaleur m’ont balayé un coup d’ennui dans la figure. Je tapote avec mes pieds. Un soutien-gorge noir couvre mes seins. Je croise les bretelles dans le dos. Ça fait une croix. Je suis insensée et lassée. La chaleur par ce temps-là ne s’arrête pas. La chaleur me rend agressive. J’ai besoin d’air ! Où me procurer cet air ? Je somnole. Je suis en désespoir. Je pars en rêverie après les pensées trop vacillantes. J’ai des doutes !
Et pourtant ! Tu entres dans la chambre. Nu. Je n’ai plus rien à dire. Je t’attends et je t’attends et j’attends. Et je ne fais que t’attendre. Tant de sens trouvés dans les nuages. Toi. Dans le rêve, je me distancie. Tu m’approches. Je suis distinguée. Tu marches dans la chambre. Il n’y a que toi et moi. Tu fais des allers et retours. Tout nu. Ton corps fait statue. Tes pieds semblent toucher le plafond. Ta tête pend sur moi. Je t’attends. Pourquoi faire ? Suce-moi ? Je n’ai pas envie. Quoi tu n’as pas envie ? Pourquoi n’as-tu pas envie ? Je n’ai pas envie ! Je suis dans l’état de rêve. La journée était peut-être trop encombrante ? Il suffit d’une petite fantaisie pour chasser le petit poisson noir. Alors chasse-le, ton petit poisson noir. Tu le vois. Là, il flotte autour. Je déteste les poissons noirs. Je n’en ai jamais vu, je ne connais que des poissons de couleur. Laisse-moi ! Ma queue de chat monte en l’air. Je ferme mes yeux. J’ouvre la bouche. Ma transformation me permet de saisir ta mélodie. Tu joues la note rafraichissante qui s’appelle désir. Tu voles autour de moi. Ton corps est secondaire. Une abstraction dont je sais lire la vocation. Je perçois tes tentatives d’atterrissage. Plutôt osé, le grand jeu est en l’air. Je rehausse mon poil noir. Je me mets sur le côté. J’éprouve le plaisir de t’observer en me faisant la cour. Je l’adore. Cela n’est pas si facile. Toujours en réticence ! Je me roule sur le sol. Je te tourne le dos. Avec ma tête en l’air, je pointe ton regard et te lance des égaiements. Je me recroqueville. Hélas ! Tu rouvres mes pensées, inlassablement tu renouvelles ta présence. Je suis éveillée. Je sens ma peau s’évader. Là, je suis debout. Une belle femme. Tu me prends dans tes bras. Je sens encore le parfum de ta volière dorée. Mais instantanément ton corps prend forme humaine. Ton odeur me fait trembler. De cette force insoupçonnée, je me laisse transporter. Tu me déposes. Et commences à lécher tout mon corps. Je ne sais pas si peux t’être vraiment utile. Tu m’es utile. Je te regagne. Je te conquière. Tu es à moi. Tu es la fierté de ma queue. Ma queue a besoin de ton trou. Si je ne peux plus lécher ta peau, je te rattrape avec ma queue. Tu frémis de te voir ainsi sous mon hospice. Je te fais mes honneurs. Je ne sais pas si je peux t’être très utile ? En passant, je perds toutes sortes de liquides, toute forme humaine, toute fierté. Je m’ouvre et m’épanouis. Tu courbes mon corps à ton aise et me rattrapes sans cesse, et lèches ce corps de sa vulve vers son cou. Je me délivre de toute ma gêne. Je crie, tu me réponds.