(10) 19.03.2009; 21.25h;

Super

Prêtresse

Je rassemble chaque bout de force pour me lever. Mon corps est lourd. Il bouge à peine. Les draps trop blancs. Cette blancheur fait mal. Je respire péniblement. Je suis en vie. J’ai du mal à saisir la blancheur du drap. Sa signification. J’ai du mal à réfléchir. Je me lève et prends une gorgée de jus de groseille. Je ressens un corps qui vieillit. Je ne regrette rien. Une chatte qui pue. L’animal qui ressort. Ce n’est jamais trop tard. Chaque rencontre est si importante. Ne te laisse pas le temps de dire non. Le non, n’existe pas. Le oui aide. L’ange en moi n’est qu’un médium, une sensibilité, une capacité à se soumettre. D’abandonner sa propre volonté. Laisser libre parcours aux autres. L’aventure.

Et pourtant, c’est si vrai. Dans les moments, insoupçonnés, sans préjugés, vraisemblablement, je me promène, là où j’ai de la belle visite. Je ne sais jamais qui est là, mais il se passe des choses. Il y a la présence, la demande, l’appel. Je n’ai pas le droit de me reposer, ni de faillir, ni de vieillir. Je reçois la force des autres. L’ange est là. Il vit au travers de la suspicion de ses victimes. Ils demandent pardon. La beauté leur appartient.

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